Le kobudo d'Okinawa

Art de manier les armes, cette discipline propose un grand panel d’armes différentes.

En 1429, l’archipel d’Okinawa était un royaume indépendant unifié par le roi Sho Ashi. A cette époque, les échanges culturels et commerciaux entre le Japon, la Corée et surtout la Chine étaient très nombreux. Les Chinois qui vinrent à Okinawa apportèrent dans leurs bagages diverses méthodes de combat, avec ou sans armes qui, associées à celles qui existaient déjà dans l’archipel, constituèrent la base du Karaté et du Kobudo d’Okinawa.

 

Dans l’archipel, les arts martiaux  prirent réellement leur essor lorsque le clan Satsuma du Seigneur Shimazu prit possession du royaume tout en y interdisant l’usage des armes.  Pour résister aux envahisseurs, les gardes royaux, samouraïs d’Okinawa, décidèrent de contourner l’interdit et d’organiser leur défense en s’entraînant  avec les instruments les plus répandus à Okinawa, à savoir, les outils de travail des pêcheurs et des paysans, qu’ils transformèrent bien vite en armes redoutables. Les entraînements s’effectuaient la nuit, dans le plus grand secret. Le Kobudo était né. 

 

Des siècles plus tard, en 1934, après avoir passé treize années à voyager en Asie pour étudier les armes, la boxe chinoise et la médecine traditionnelle, Shinko Matayoshi (1888-1947) créa la forme moderne du Kobudo. Il en regroupa les techniques existantes et les codifia tout en y intégrant les connaissances qu’il avait acquises au cours de ses différents voyages. Il commença à enseigner et entreprit de transmettre ses connaissances à son fils, Shimpo Matayoshi.

 

Quand son père décède en 1947, Shimpo Matayoshi (1921-1997) est alors en mesure de succéder à son père et de poursuivre l’œuvre commencée. 

 

Neuf années plus tard, Shimpo Matayoshi créa son propre Dojô : le Kodokan, puis, en 1970, fonda la Fédération de Kobudo d’Okinawa.

 

Il participa à de très nombreuses manifestations dont celle organisée en 1976 pour la cérémonie de restitution d’Okinawa au Japon à Kagoshima. Maître Shimpo Matayoshi, véritable ambassadeur des Arts Martiaux d’Okinawa, voyagea beaucoup en Europe et aux Etats-Unis. 

 

En 1995, Maître Shimpo Matayoshi, vint en France, sur invitation de Maître Adaniya, pour diriger un stage de Kobudo au sein du Nippon Budo Club. Ceux et celles qui ont eu la chance de le côtoyer se souviennent avec émotion des qualités exceptionnelles de Maître Matayoshi.

 

Décédé en 1997, Maître Shimpo Matayoshi laisse un grand vide dans la communauté des Kobudokas, et en particulier dans le cœur de ses disciples dont celui de Maître Seisuke Adaniya.

Les armes du kobudo

Le bō ou kon ou kun, est un très long bâton de 1 mètre 80, c’était l’instrument le plus répandu dans l’île d’okinawa. Il servait notamment au transport de lourdes charges.
Le Bo d’Okinawa se distingue des autres batons par sa forme originale en effet celui-ci est effilé aux extrémités

C’est l’arme de base en kobudo et donc la première étudiée

 

 

棒術(棍法)

Bô-jutsu (kunpô)

1

一の形

Ichi no kata

2

周氏之棍

Shushi nu kun

3

大屯棒

Ufutun-bô

4

朝雲之棍

Chô’un nu kun

5

佐久川の棍

Sakugawa nu kun

6

津堅之棍

Chikin nu kun

7

添石之棍

Shishi nu kun

8

徳嶺え棍一

Tokumine nu kun ichi

9

徳嶺え棍二

Tokumine nu kun ni

 Ces armes sont d’origine chinoise ou peut-être origine indonésienne. Ils sont généralement utilisés par  trois, avec un troisième sai gardé à la ceinture, prêt à en remplacer un ou être  jetés.

Le Sai peut être construit avec différentes formes et tailles, il peut donc être arrondi, lisse ou octogonal, répondant ainsi à toutes les demandes des utilisateurs.

Les Sai sont utilisés comme une arme défensive ou d’attaque. Ils peuvent bloquer les coups ou attaquer brutalement en utilisant la forme centrale pointue. Il peut également être utilisé comme arme de jet dans un rayon de 5 mètres.

Variante

Le manji sai par opposition au Sai les branches du Manji sai sont asymétriques et peuvent être utilisés par paire comme armes de lancé.

 

 

釵術

Sai-jutsu

1

一の形

Ichi no kata

2

千原之釵

Chinbaru nu sai

3

二丁釵

Nichô-sai

4

三丁釵

Sanchô-sai

5

釵一

Sai ichi

6

釵二

Sai ni

7

釵三

Sai san

Également appelé Tonfa, tuifa, ou sonkua. Cette arme découle de la poignée d’un petit moulin en pierre utilisé pour moudre le grain. Les matraques des officiers de police s’inspirent de cette arme.

 

 

柱枴術
(トンクワァー術)

Tunkwa-jutsu

1

一の形

Ichi no kata

2

二の形

Ni no kata

3

当山の柱枴

Toyama no tunfa

L’origine de cette arme est mystérieuse. Une théorie dit qu’elle a été obtenue sur la base des fléaux à battre le riz. Une autre, dit qu’elle a été dérivée et modifiée d’une très ancienne arme chinoise. Bien que de nombreuses écoles utilisent une grande quantité de mouvement démonstratif avec le nunchaku, lors des impacts le rebond rend très difficile à contrôler. Les techniques de combats sont souvent très simples et direct.  

 

 

双節棍術
(ヌンチァク術)

Nunchaku-jutsu

1

一の形

Ichi no kata

2

二の形

Ni no kata

Le eku est utilisé par les pêcheurs lors de conflits entre eux ou contres les envahisseurs, les techniques de défense de cette armes ont la particularité d’être  tranchantes
le Eku est composé d’une partie plate pouvant être employé pour projeter du sable.

Certaines légendes d’Okinawa font état de pêcheurs ayant décapités des adversaires avec la partie plate de l’Eku
Le nom du kata est en hommage à un pêcheur de l’île Tsuken Jima du nom de Azato surnommé Akatsu (le rougeaud) en raison d’une tache de vin.

Des pagaies similaires sont encore visibles partout dans le sud du Japon et à Okinawa lors des festivals de courses de bateaux et des danses de villages, et sont utilisés comme des pagaies d’urgence dans toutes sortes de bateaux.

 

 

 櫂術術
(ウェーク手)

Uêku-di

1

津堅赤人之櫂手

Chikin Akatsu nu eku di

Ce sont des faucilles standard utilisées pour la récolte de riz et d’autres productions agricoles et aussi pour le jardinage. On les utilisent encore de nos jours et on peut en trouver dans les rayons de jardinage.

 

 

鎌術

kama jutsu

1

鎌之手

Kama nu ti

Cela signifie « bâton à trois sections», est aussi appelé Shorin (Shaolin) Sansetsukon.

C’est une arme d’origine chinoise constituée de trois morceaux de bois ou de métal, reliés entre eux par une corde ou des anneaux métalliques.

C’est une version plus grande et plus complexe que le nunchaku.

Cette arme est très ancienne puisqu’elle est mentionnée dans les Chroniques des Trois Royaumes écrites au IIIe siècle.

Cette arme permettait de frapper à de plus longues distances que le nunchaku. Le combattant pouvait en outre se protéger avec cette arme en lui faisant décrire deux cercles sur ses côtés.

 

 

三節棍術

Sansetsukon jutsu

1

三節棍え形

Sansetsukon no kata

Le Nunti est une arme introduite de Chine il y a 600 ans, époque ou les échanges commerciaux entre Okinawa et le continent furent très important.
le bâton mesure 170cm et à son extrémité se trouve le manji-sai
Indépendamment du Nunti le pratiquant porte 2 manji-sai au niveau des reins dans le but de pouvoir les lancer

 

 

 貫手術
(ヌンティ術)

Nunti jutsu

1

貫手の形

Nunti no kata

Le timbe est un bouclier de cuir sur une structure en roseaux ou en métal, le seiryuto est une machette. Le timbe est utilisé pour cacher le seiryuto à la vue, se défendre et se couvrir. Il sert aussi à projeter du sable ou de la saleté au visage de son adversaire.

 

藤牌術 
(ティンべー術)

Tinbê jutsu

1

藤牌の形

Tinbê no kata

Également appelé kwa. C’est une lourde houe agricole. Elle a une hauteur d’environ 1m et une lame d’environ 20 cm de long et 10 cm de large.

Une bêche à pomme de terre avec 3 ou 4 pointes, comme un  râteau au lieu d’une seule lame, est également utilisé de la même manière.

 

 

鍬術
(クェ之手)

Kwe-di

1

鍬之手

Kwe nu ti

Considéré comme l’ancêtre du nunchaku, il était le mords des chevaux pour les guider lors des déplacements. Retiré, il utilise des techniques puissantes d’écrasement avec sa section particulière au centre de celui-ci.

 

 

ムーゲー術

Muge justu

1

ムーゲーの形

Muge no kata

Également appelé tetsuko. Cette arme est censée être dérivé des étriers de la selle de chevaux ou des fers à chevaux. Les extrémités des étriers ont une bosse en forme de diamant qui peut être utilisé comme marteau, (et à amplifier les effets d’un poing marteau), en haut de la courbe la  section est soit lisse ou  soit avec de petits clous.

 

 

鉄甲術

tekkô jutsu

1

鉄甲え形

Tekkô no kata

 Il s’agit d’une corde de 2-3 mètres de long avec des pierres en  forme de goutte liés à chaque extrémité. Le style d’utilisation est dérivé de sources de  Chine et  d’Okinawa.

 

 

スルチン術

Suruchin jutsu

1

スルウチンえ形

Suruchin no kata